Les chants de Maldoror
Théâtre | entrée libre et gratuite
Œuvre volcanique, inclassable et vertigineuse, Les Chants de Maldoror incarnent une révolte fondamentale, pure, dépouillée de tout objectif social ou moral. C'est le règne de la pourriture, du crime, de la bestialité, des monstres…
Mais dans cette profusion d'images et de formes, Maldoror-Lautréamont est nié par lui-même. Sombre et cruel, d'une férocité sans égale contre l'humanité toute entière, mais en distance totale, avec dérision, avec bouffonerie, avec légèreté.
Et c'est l'écriture le monstre des monstres, l'hybribe absolu, le corps dans tous ses organes, qui contient tout mais se démultiplie, qui se meut continuellement et ne se laisse jamais circonscrire, où le poète se crée et se recrée sans cesse, démiurge farceur qui se moque du lecteur pour mieux l'embrasser ou l'égorger.
Sur scène, l'apparition a lieu. Cécile Duval se matérialise dans ce corps des mots qui ouvre un espace d'où la parole va jaillir. Et elle jaillit, elle fuse, elle modèle la langue dans une gangue de silence auréolée de sons. Tour à tour menaçante, provocante, dangereuse, elle nous pousse peu à peu vers un comique éclatant où l'insolence scintille. Et l'insolence scintille rentant à chaque mot le rayonnement possible d'un astre lointain.
Spectacle proposé par la compagnie Le Théâtre d'Or créé d'après un texte d' isidore Ducasse, comte de Lautréamont, et interprété par Cécile Duval